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Satine, une place dans la lumière !

Elle a le souvenir d'une enfance autour du chant et de la scène. Satine est une jeune fille au parcours atypique, biberonnée à la musique par des parents passionnés. À un âge où elle se pose beaucoup de questions, Satine commente sans filtre des fragments de sa vie à une communauté qui s'agrandit de jour en jour. Rencontre avec Satine, une place dans la lumière !



« On te retrouve chaque vendredi soir sur le plateau de TPMP. Qu'est-ce que ça fait d'être la plus jeune chroniqueuse de France ?

C’est marrant, je n’ai pas d’expériences en télévision et encore moins en tant que chroniqueuse. Ça me fait bizarre de me dire que je peux représenter un certain public, c’est super cool. C’est assez valorisant. Je me souviens de la première fois où j’ai été chroniqueuse, j’ai eu peur d’être mauvaise et on m’a dit que non, je suis assez fière de certaines interventions. Si plus tard, je peux me tourner vers des études de journalisme et continuer à être chroniqueuse dans des émissions, j’adorerai. Je reste naturel sans pression.


On te sent très complice avec ton voisin de table Bernard Montiel…

On se tape énormément de fous rires, il raconte cinq conneries à la minute (rires). Je m’entends bien avec tout le monde. Parfois, je lève la main et Bernard Montiel ou Benjamin Castaldi me font un signe pour ne pas que je parle sur un sujet trop dur. Ils me conseillent beaucoup, notamment de faire attention à ce que je dis, ils sont très bienveillants.


Dans ce talk-show numéro un des audiences, te sens-tu porte-parole d'une génération ?

J’ai été prise pour ça. Mes potes me font pas mal de retours et les adultes aussi, même si parfois ils ne pensent pas du tout comme moi. Je ressens que je suis la porte-parole des jeunes dans cette émission. Ça fait aussi une diversité dans les points de vue.


Il y a quelque temps, Cyril Hanouna avait diffusé ton passage à The Voice Kids. La musique est un héritage familial ?

Tout à fait, je suis née dans le milieu musical. Ma mère chantait sur scène quand elle était enceinte de huit mois de ma personne. Ma première scène, je l’ai faite vers quatre ans et demi et depuis ce jour-là j’accompagnais tout le temps mes parents en tournée, en concerts. J’ai toujours chanté. J’ai baigné dans du Queen, Supertramp, pour une enfant, ce n’est pas commun (rires). On écoutait en boucle les albums de Michael Jackson, mon inspiration principale, j’adorais. C’est une évidence depuis que je suis gamine. Ma place est dans le milieu de la musique, du showbiz, de la télé, à la lumière.


En 2015, tu es la révélation de la saison 2 de The Voice Kids sur TF1 en interprétant Il m'a montré à Yodler de Manon Bédard. Ce qui était un bonheur de participer à ce télé-crochet est devenu un enfer à vivre…

J’ai été harcelée par jalousie même s’il n’y a pas forcément d’explications à ça. J’ai reçu des violences verbales et physiques. C’était surtout psychologique, j’ai été frappé deux, trois fois. J’en étais malade, j’avais la boule au ventre pour aller à l’école le matin, quand je rentrais je pleurais, je n’avais pas de potes, rien. On a déménagé pour des projets et ça m’a aussi fait fuir, je pensais que ces gens-là allaient me tuer. Avec mes parents, on s’est rapprochés de Paris, c’est là où j’habite aujourd’hui et ça a été le meilleur mood de mon existence.


C'est toujours la victime qui s'en va...

Ce n’est jamais l’inverse. Je n’ai jamais reçu d’excuses. Quand je commençais à être connu, j’ai reçu de fausses excuses, on me demandait combien je gagnais, c’était mal attentionné. J’ai tourné la page même si ça m’a laissé pas mal de séquelles. D’un côté, ça me permet d’en être porte-parole et de prévenir d’autres personnes qui en souffrent. Ça m’a appris beaucoup de choses sur la vie, les humains et la socialisation.



Souvent, les victimes de harcèlement souhaitent se cacher, se faire discrètes. De ton côté, tu as fait le choix de créer ta propre chaîne Youtube… Tu étais en recherche d'affections ?

J’ai toujours été au centre de l’attention. J’ai eu une abondance de violence, et en effet, j’ai créé une chaîne Youtube pour avoir un peu d’attentions mais faire aussi ce que j’aime. Ça a énormément plu. Chaque jour, malgré les critiques que j’avais au collège, je continuais car j’avais une communauté de ouf qui me soutenait beaucoup et ils n'avaient aucune idée de ce qu’il se passait derrière la caméra. Je pense que tous ces soutiens m’ont fait survivre.


Ça te permet également d’entretenir la flamme artistique puisque tu crées et montes toi-même les vidéos. Tu es une autodidacte…

Sans me vanter, oui (rires). J’étais accompagné de mes parents. Par exemple, mon père a fait toutes les séquences de l’album « La chanson des abonnés ». J’en garde un souvenir très humain avec une tournée dans les Cultura et FNAC. D’un point de vue extérieur, les gens se disent qu’il n’a pas été disque d’or ou certifié mais pour moi ça a été un succès de ouf, ça plaisait aux abonnés, ils étaient contents d’avoir leur parole sur un album. Je trouve ça cool de faire partager la communauté. L’album date d’il y a quatre ou cinq ans, et forcément aujourd’hui j’ai honte de certaines musiques (rires). Mais à l’époque, si j’ai autant pu me déplacer à Paris et faire de la musique, c’est grâce à mes parents, ils gèrent tout ce qui est mail et administratif.


Depuis 6 ans, tu tiens ta chaîne Youtube tel un journal de bord : + de 713 000 abonnés et + de 150 millions de vues…

Toutes ces statistiques ne sont que des chiffres, je n’arrive pas à m’imaginer réellement ce que pourraient faire 713 000 personnes sur une place. Je sais que c’est énorme, je le vois dans les messages que je reçois et je n’imagine pas à quel point j’ai de la chance, une étoile au-dessus de la tête. On me reproche souvent de ne pas m’en rendre compte.


Comment as-tu réussi à construire et fidéliser une communauté qui s'agrandit de jour en jour ?

C’est difficile parce qu’il faut garder les pieds sur terre et préserver sa vie privée. Une communauté se construit toute seule, ce n’est pas à toi de la construire, par contre tu dois l’entretenir. C’est très important de garder un contact avec sa communauté. Je poste moins de vidéos mais elles sont plus travaillées, je parle plus de mes pensées profondes. Je compte faire un point sur ma vie très bientôt. Ma vidéo « Je suis haut potentiel » m’a fait du bien, elle a été libératrice.


Plongée dans le monde des adultes dès l'enfance, tu te dévoiles sans filtre dans deux autobiographies romancées « Tout pour la musique » et « L'aventure continue ».

De base, ça ne devait pas être mon histoire mais celles de différents personnages. Au fur et à mesure, j’ai raconté des anecdotes de ma vie à Isabelle et puis elle les a envoyées à Catherine Kalengula qui a décidé d’en faire une autobiographie On a fait deux tomes, ça a plu et inspirait beaucoup de monde, j’en suis super fier.


Aujourd'hui, ton cœur balance-t-il pour la musique, la télévision ou pour ta chaîne Youtube ?

Je me pose la question (rires). Je kiffe le milieu de la télé, j’aimerais continuer là-dedans. J’accorde un peu moins d’importance à Youtube, je n’ai pas tellement le temps même si j’adore faire des vidéos, je ne perds pas cette passion. La musique, j’essaie d’écrire des chansons pour faire un nouvel album.


Une citation fétiche à me délivrer ?

« Tomber pour mieux se relever ». C’est la première qui m’est venue à l’esprit et je pense qu’elle représente bien tout ce que j’ai vécu. Il n’y a pas longtemps, j’ai traversé un épisode difficile où je me remettais beaucoup en questions. Je commence tout juste à en sortir grâce à TPMP. Ça me donne beaucoup de courage et de force. »

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