Jean-Paul Boher a encore de l'avenir devant lui. Les tournages de Plus belle la vie ont repris, « on est tous à fonds ! » souligne le comédien Stéphane Henon ravi de retrouver un esprit de groupe dont il est l'un des plus fidèles partenaire. Rencontre.
« Stéphane, on te retrouve ce soir dans Morts au sommet à 21h10 sur France 2. Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre ce projet ?
Quand j’ai fini le tournage de Plus belle la vie à Marseille, on m’a proposé deux scénarios en montagne. Le premier pour un Meurtres à Font-Romeu. J’adore ce genre d’atmosphère ! Et puis de retravailler avec Eric Valette était un plaisir après Le Serpent aux mille coupures avec Tomer Sisley. Éric a un univers en plus d’être très précis dans sa direction. Laurent Gerra, on n’a jamais travaillé ensemble mais on s’était rencontré plusieurs fois dans des festivals où nous avions beaucoup ri et échangé.
Le grand public te connaît pour être le policier Jean-Paul Boher dans Plus belle la vie. Porter un personnage sur la durée, c'est quel exercice pour toi ?
Ce n’était pas du tout le cas au départ. Ce personnage devait rester trois semaines ou trois mois, je ne sais plus. On a réussi à racheter ce flic raciste grâce aux auteurs et à mon humour que je rajoutais à chaque fin de phrase. Comme par exemple lui faire boire du lait plutôt qu’une bière pour le rendre moins crédible. C’est le rôle de ma vie. Jouer dans une quotidienne, surtout pour un hyperactif comme moi, c’est juste formidable. Travailler entre 100 et 150 jours par an, c’est ce qu’il me fallait. J’ai toujours rêvé d’être dans une série populaire.
D’où vient ce désir d’être comédien ?
Tous les gamins rêvent d’être un héros, Robin des Bois ou D’Artagnan. Le théâtre m’a attiré et j’ai eu la chance d’avoir Robert Hossein comme parrain. On a fait six spectacles ensemble et il m’a permis de travailler avec Jean-Paul Belmondo sur Cyrano de Bergerac. Je ne voulais pas être comédien, je voulais être Belmondo. C’était un mec formidable et avec lui, ce sont mes plus beaux souvenirs de théâtre.
Quelle a été ta rencontre avec Robert Hossein ?
J’habitais Paris et avec mon frère jumeau Éric, on allait au festival de Cannes. Nous dormions sur la plage ou à la gare avec des casiers pour ranger nos affaires. Un jour, à huit heures du matin, Robert Hossein arrivait sur les quais, son train avait du retard et en nous voyant allongés par terre, il est venu nous parler avec sa femme. Mon frère et moi avions vingt ans, les cheveux longs, bronzés, et on lui a raconté que notre hôtel était fermé, ce qu’il n’a pas cru une seconde ! Au bout d’un quart d’heure, il m’a donné un billet de 200 francs. Ça m’avait vexé et je lui ai répondu qu’on n’avait pas besoin d’argent, que ça nous faisait juste plaisir de discuter avec lui. Et puis d’un coup, il s’est énervé et nous a engagés sur son prochain spectacle La Liberté ou la mort. Aujourd’hui, j’ai toujours le billet coupé en deux, mon frère à l’autre moitié. C’est pas une belle histoire ça, Samuel ?
Quels sont tes prochains projets ?
Je reprends le rôle de Boher dans Plus belle la vie. Les tournages ont repris et les équipes sont à fond pour qu’on travaille dans de bonnes conditions. Le public est impatient, on me demande tous les jours quand est-ce que ça reprend. Ça avait été une peine d’arrêter la série, mais ça fait aussi partie de notre métier, on est des intermittents du spectacle. Cette aventure, on l’avait vécue et terminée ensemble. On applaudissait à chaque fin de scène et au bout de deux mois, je peux te dire qu’on n’avait plus de larmes (rires). L’ADN de Plus belle la vie va rester, même s’il y aura des nouveautés, notamment au niveau des décors.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
Ma devise : « N’écoute pas ce que je dis, regarde ce que je fais. »
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