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Tanguy Pastureau, un humoriste anti-star !

Dernière mise à jour : 12 sept. 2019

Homme de radio et de télévision, Tanguy Pastureau s'est lancé un nouveau défi, celui de la scène. Et c'est avec son spectacle « Tanguy Pastureau n'est pas célèbre » qu'il souligne tous les méfaits de la notoriété et qu'il étrangle la fascination pour le milieu du show-business. Rencontre avec Tanguy Pastureau, un humoriste anti-star !

© Aldo Morales

« Vous jouez actuellement votre spectacle « Tanguy Pastureau n'est pas célèbre ». Pouvez-vous nous en parler plus en détail ?

Je joue ce spectacle depuis un an et il change beaucoup car il est en grande partie sur l'actualité. Je parle de la célébrité en disant que c'est un enfer. Je prends des exemples précis comme Brigitte Macron qui devait mener une vie de retraitée de l'Éducation nationale tranquille et elle se retrouve dans une existence pas possible avec un type qui court partout.


Avez-vous un autre exemple ?

Il y a aussi l'exemple des Kennedy. C'est une famille dans laquelle ils sont tous maudits. John Fitzgerald s'est fait assassiner, son frère aussi alors qu'il était dans un buffet et tous ses enfants sont morts dans des accidents de voiture, de ski et d'avion. Et cela n'arrive qu'aux stars. Vous n'avez jamais une famille d'anonymes qui est maudite comme ça ou tout le monde décède.


Quel message souhaitez-vous faire passer au public ?

J'explique aux gens qu'il ne faut surtout pas devenir célèbre et qu'il faut rester le plus caché possible pour vivre heureux. C'est un thème que j'aime bien parce qu'il me permet de parler de la politique, des peoples etc. Cette espèce de fascination pour le show-business je l'étrangle un peu.


Réserve ta place pour le spectacle de Tanguy Pastureau !

C'est un sujet que vous connaissez parfaitement bien pour avoir fait plusieurs émissions télé et radio en compagnie de ces personnalités publiques.

On peut souvent penser que la vie des stars est chouette car ils ont tout. À savoir l'argent, la célébrité et une carrière formidable. Mais je trouve qu'il n'y a pas plus triste que les stars. J'en ai croisé beaucoup vraiment névrosées parce qu'elles se demandent tout le temps si cela ne va pas s'arrêter. Quand il y a un premier film qui cartonne, il faut que le deuxième marche aussi. Et à un moment on sait que la carrière s'arrête. Dans ce milieu-là, je croise beaucoup de gens qui sont assez tristes. Il y en a très peu qui sont heureux ou alors c'est une façade. Derrière, il y a quand même beaucoup de questionnements, beaucoup de mal-être. Je trouvais intéressant de parler de ça aussi.


Pensez-vous que l'argent est la source de motivation principale chez les jeunes qui rêvent de devenir connus ?

Je pense que chez les jeunes c'est vraiment une envie de célébrité. Il y a quelques influenceurs et influenceuses qui se font de l'argent avec Instagram mais il y en a finalement très peu. On ne fait pas d'argent avec les réseaux sociaux.


Finalement, votre spectacle est un manuel anti-célébrité ?

Complètement. Et puis surtout de dire aux gens que leur vie est chouette aussi. Il n'y a pas besoin de toujours avoir un faux modèle. Il vaut mieux admirer des gens de sa famille et avoir des modèles qui sont à notre portée. Parfois, on ne pense pas à dire à des gens qui sont à côté de nous qu'on les aime. On préfère rêver de star inaccessible et je ne trouve pas ça bien. J'étais assez marqué par mon grand-père qui était ma star à moi.


© Aldo Paredes

La scène est un exercice complètement différent de la télévision et de la radio ?

Carrément. On est face au public. À la radio, on est entre copains avec les mêmes chroniqueurs tous les jours. La télé, sauf quand c'est en direct, si vous bafouillez où qu'un truc ne va pas, vous pouvez couper et reprendre. Sur scène, on ne peut pas. Si à un moment ça ne passe pas et que ce n'est pas bon, vous le ressentez directement et il faut vite rebondir sur la prochaine intention. C'est beaucoup plus risqué et puis à chaque fois on remet le titre en jeu avec un public qui n'a pas vu le spectacle.


Quel est votre regard sur la télévision française aujourd'hui ?

Je trouve que la télé périclite un peu en ce moment. Aujourd'hui, ce sont plutôt des personnes âgées qui regardent la télé. Les jeunes s'en détournent beaucoup. Une émission comme celle d'Ardisson, dans laquelle j'officiais l'année dernière, a disparu. Il a lui-même disparu, ce que l'on n'imaginait pas. Et toutes les émissions vont disparaître les unes après les autres. Ce sont des programmes qui coutent assez chères puisqu'il y a beaucoup de gens autour et c'est surtout qu'elles ne font plus d'audiences. Aujourd'hui, en talk-show, il reste Laurent Ruquier, Quotidien et Cyril Hanouna. C'est tout. Une fois que ces émissions-là se dégonflent c'est terminé.


C'était donc important pour vous de monter sur scène ?

Je faisais de la télé et de la radio depuis des années. Et je me demandais comment je pouvais faire pour évoluer mon écriture. Quand j'ai vu le truc arriver, je me suis dit qu'il ne fallait pas que je compte sur la télé dans les dix prochaines années. J'ai réalisé que pour le spectacle vivant, il y aura toujours des gens pour se déplacer et aller au théâtre. S'il y a Netflix, ça n'empêche pas de se rendre au théâtre. Par contre, ça empêche de regarder la télé.


Depuis août 2017, on vous entend sur les ondes de France Inter dans « La bande originale » présentée par Nagui dans laquelle vous maltraitez l'info. Comment préparez-vous votre chronique ?

Un peu au hasard. C'est-à-dire que je vais voir une actualité qui me plaît et si je ne l'ai pas trop traitée, j'y vais. Il n'y a pas de règles. ça peut être une information sur l'environnement, un politique, je ne m'interdis rien. Je peux aussi parler du président Macron et des perturbateurs endocriniens ou de la planète qui court à sa perte.



Vous êtes un homme de radio. Quels ont été vos influences dans les radios libres par exemple ?

Dans les années 90, j'écoutais beaucoup les radios libres notamment l'émission « Supernana » sur Skyrock. Des personnes comme Maurice ou Dyfool avaient une liberté de ton incroyable. J'aime bien les gens qui manient bien la langue, qui me parle bien français et qui arrive à s'amuser avec.


Pourriez-vous retourner animateur de votre propre talk-show comme en 2001 et 2002 avec l'émission « Suntorii Show » ?

Pourquoi pas. J'aimerais bien avec une liberté totale. À un moment, je pense que je vais me lasser de la chronique seule. Le fait d'être chroniqueur et d'arriver tous les jours et de faire son papier c'est bien mais ça fait des années que je fais ça donc peut-être que j'aurais envie d'autre chose.



Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Je continue toujours la radio avec Nagui sur France Inter ainsi que la tournée de mon spectacle. Je suis intéressé par les plateformes pour pourquoi pas proposer un jour un show en ligne. Après, il faut le temps pour le faire.


Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Que la tournée se passe bien et que je continue d'apprendre car sur scène on apprend énormément de choses. On prend confiance en soi et quand on arrive sur scène, il faut y aller. On réalise que les gens sont plutôt bienveillants. J'avais l'impression que le public était un ennemi qui allait me juger. Alors qu'en fait, les gens qui viennent vous voir, c'est qu'ils ont envie de se marrer avec vous. »

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