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Ya Nick, un nom à retenir !

Il a fait de son handicap une force. Ya Nick est un humoriste doté d'une énergie folle et d'un talent indéniable qui sait ravir et passionner son public après chaque représentation. Plutôt destiné vers le milieu de la mode, c'est après avoir écouté les conseils de Nawell Madani qu'il s'est mis à briller sur les planches. Rencontre avec Ya Nick, un nom à retenir !


© Erkan Baris

« Vous jouez actuellement votre spectacle « Ya Nick fait son show ». Quelles thématiques abordez-vous ?

C'est l'histoire d'un garçon qui est né avec un handicap et qui en plus de ça est gay et bègue. Je fais de tout ça une force à travers des personnages de ma famille. J'évoque mon arrivée à Paris, mes expériences avec les filles, la première fois que j'étais dans une école privée de mode ainsi que le look que j'avais à l'époque. Ce n'est pas centré sur des clichés mais sur mon histoire. Avec ce spectacle, je n'ai pas envie de faire le moralisateur.


Pouvez-vous nous parler de votre handicap ?

J'ai une arthrotomie des deux hanches, c'est-à-dire que je n'ai plus de bassin. Entre le haut et le bas, il n'y a rien qui relie mon corps. On ne sait pas comment je marche. C'est vraiment un miracle. Et j'explique avec beaucoup d'humour dans mon spectacle comment j'ai réussi à marcher.


Depuis combien de temps jouez-vous ce one-man-show ?

Cela fait un an que je le joue. Les gens me qualifient souvent de boule d'énergie et me reprochent même à la fin que c'était court. Il faut savoir qu'il dure 1h45. J'ai toujours voulu me faire totémiser et j'aime bien jouer avec les mots qui sont un peu ambigües comme ça.


Comment vivez-vous ce succès ?

Je pense que les gens m'apprécient car je suis nature peinture. Je préfère rester humble et ne pas me prendre la tête.


À Paris, vous faîtes la rencontre de l'humoriste Nawell Madani. C'est elle qui vous a donné l'envie de faire ce métier ?

En effet, c'est ma rencontre avec Nawell Madani qui m'a révélé à faire ce métier. Elle me trouvait marrant et m'a conseillé de faire du one-man.


Quels conseils vous a-t-elle donné ?

Elle m'a écrit quelques vannes et m'a fait monter sur scène au café Oscar. Ce jour-là, j'avais oublié la moitié de ce qu'elle m'avait dit. Mais pendant cinq minutes, j'avais fait rire les gens. Au fur et à mesure, j'ai travaillé en faisant des scènes ouvertes et elle m'a expliqué les filons du métier. Je dois avouer qu'au début, c'était un défi. Ma crainte était de savoir si j'arriverais à aller jusqu'au bout. Quand je voyais les spectacles d'Elie Kakou, Muriel Robin ou encore Pierre Palmade, je me demandais comment ils faisaient pour retenir leurs textes. Et en fin de compte, il n'y a pas d'âge pour mémoriser ce que tu as envie.



Etiez-vous prédestiné à faire ce métier en étant jeune ?

Non, j'étais plus attiré par la mode. Je voulais faire la couverture de Vogue dans une robe Versace (rires). Pour moi, l'humour a été mon armure dans ma vie personnelle. Je n'avais pas envie d'être l'handicapé que l'on mets de côté. J'ai vite compris que ce serait mon humour et ma personnalité qui allait faire la différence.


Aimeriez-vous proposer des chroniques à la télévision ou à la radio ?

À l'heure d'aujourd'hui, je ne veux pas faire le clown à la télévision ou à la radio. Je veux vraiment apprendre ce métier comme je le fais en ce moment. En revanche, j'aimerai vraiment être dans la comédie. Récemment, j'ai vu le film « Les Crevettes pailletées » et je me voyais dedans.


© Erkan Baris

Avez-vous d'autres projets pour la suite ?

Je continue la tournée de mon spectacle et je pourrais même le proposer au Portugal pour les Français qui vivent là-bas. Je vais adapter quelques sketches avec des mots portugais que je vais apprendre. C'est aussi ça le défi de ce métier. Beaucoup de personnes veulent que je vienne jouer dans leur ville, mais ce qui nous met la barrière avec mon manager Johann Berton, c'est d'avoir les théâtres.


Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Que le spectacle continue de marcher et j'espère qu'il créera plus de tolérance. »









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