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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Youssef Hajdi, un acteur généreux !

Originaire de la petite commune de Tarascon dans les Bouches-du-Rhône, Youssef Hajdi a tout donné pour vivre de son rêve : être acteur. C'est en direction de la capitale qu'il se dirige pour apprendre ce métier et devenir aujourd'hui une référence du cinéma français. Parrain de l'association « Tête à clap », il ouvre son coeur et partage ses précieux conseils à de jeunes acteurs du sud de la France où la culture cinématographique et théâtrale est moins présente. Rencontre avec Youssef Hajdi, un acteur généreux !

© Vincent Binant

« Actuellement est en salles le film « Damien veut changer le monde » avec Franck Gastambide. Pouvez-vous nous parler du synopsis du film ?

Le film est basé sur le délit de solidarité. Le réalisateur Xavier De Choudens est parti sur une idée d'un fait divers dans lequel un père de famille avait adopté 117 enfants. Il s'est inspiré de l'histoire d'un homme qui prend l'initiative d'aider des sans-papiers en leur donnant l'asile et la nationalité française. Aujourd'hui, c'est passible d'une peine de prison quand vous aidez votre prochain.


Lors des avant-premières dans toute la France, quel retour avez-vous reçu du public ?

Des retours plutôt bons. C'est une comédie avec tellement de fonds et de sujets forts en même temps qu'il y a la petite larme qui coule à la fin du film. C'est assez bouleversant de voir toutes les salles que l'on a pu faire et qui ont été émues.

Comment êtes-vous arrivé au métier d'acteur ?

À la base, je viens du sud de la France, de la petite commune de Tarascon dans les Bouches-du-Rhône. Je n'ai pas du tout baigné dans le cinéma et j'ai plutôt enchainé plusieurs boulots comme dans la restauration, l'immobilier ou encore le commerce dans la téléphonie informatique. J'avais une professeure de français qui s'appelait Françoise Lelouch qui m'a toujours motivé à faire ce métier. Un jour, elle entre dans ma boutique et m'encourage à aller au bout de mes rêves.


C'était un rêve d'enfant ?

Oui, ça a toujours été très présent en moi. Comme je venais d'une petite ville où la tauromachie était omniprésente, la culture cinématographique et théâtrale n'existait quasiment pas. Pour moi, c'était plus de l'ordre du rêve que quelque chose qui pouvait s'inventer dans le réel.


Comment avez-vous appris ce métier ? Avez-vous suivi une formation à Paris ?

Je suis allé à Paris où je me suis retrouvé aux ateliers de Jack Waltzer où l'on apprend les méthodes de l'actor studio avec un bonhomme qui vient des Etats-Unis. De là, j'ai commencé à apprendre mon métier. Très rapidement, je suis devenu autodidacte et je tournais dans beaucoup de courts-métrages, ce qui m'a appris à développer mon jeu face à la caméra.

Un de vos premiers projets cinématographiques a été « 13m2 ». Pouvez-vous nous en parler plus en détail ?

Un jour par réaction, j'ai décidé de ne pas partir en vacances car on l'était toute l'année en tant qu'acteur qui ne travaillait pas. On a commencé à développer ce film et après l'écriture du scénario, le long-métrage est né. Quelques mois plus tard, Thierry Lhermitte et Bérénice Béjo se rattacheront au projet, ce qui le valorisera un peu plus. On se retrouve donc à faire ce film avec un pré-achat de Canal + qui nous diffuse. Et c'est de là que tout a commencé avec une pré-nomination aux Césars.


Durant votre parcours, vous avez été dirigé sous la houlette de beaucoup de réalisateurs comme Jean-Pierre Jeunet ou encore Luc Besson. Quel réalisateur a été le plus exigeant avec vous ?

Ils le sont tous d'une manière ou d'une autre. Jeanne Herry avec qui j'ai bossé dernièrement pour « Pupille » est une réalisatrice très précise sur la musicalité de ce qu'elle veut dans son travail, dans ses textes. Jean-Pierre Jeunet est très fié à l'image, il est dans la perfection de ses plans. Luc Besson est un grand travailleur et quand il a une image en tête, il tourne jusqu'à l'avoir. Au niveau des acteurs, je collabore avec Eric Judor depuis des années. Il est très friand de l'improvisation quand elle est intelligente.

Sabrina Ouazani, Youssef Hajdi & Eric Judor dans le film "Mohamed Dubois" © Arnaud Borrel

Comédie, thriller, policier et drame. Dans quel registre vous sentez-vous le mieux ?

Très sincèrement, la comédie est un endroit qui est très agréable. Pouvoir crée le rire est pour moi le plus difficile. L'humain est d'office quelqu'un de dramatique. On tombe plus facilement dans la tristesse que dans la joie.


Vous avez été professeur à l'école Périmony pour les élèves de Troisième Année. Que leur avez-vous enseigné ?

Dernièrement, j'ai fais une masterclass à l'école « Le Plateau », à Montpellier. C'est important pour moi de le mentionner car c'est une école qui est décentralisée. Elle tente de faire vivre des acteurs dans le sud de la France, ce qui n'est pas évident. Je leur enseigne ce qu'est un acteur dans notre époque, au-delà d'apprendre un texte. Je leur demande d'assumer ce qu'ils sont en tant qu'être. Ensuite, je parle de mon expérience d'acteur, mon parcours. J'essaie de créer une recette qui leur convient et qui leur corresponde surtout. Je m'adapte en fonction de l'entité que j'ai en face de moi.

Youssef Hajdi en masterclass à l'école Le Plateau, à Montpellier.

Quel est votre regard sur la nouvelle génération d'acteurs dans le cinéma français ?

Je pourrais vous parler de Zacharie Chasseriaud dans la série « Hippocrate » et Oulaya Amamra qu'on a vue dans « Divines ». Dans le prochain film « Vie scolaire » de Grand Corps Malade, il y a pas mal de petites pépites. Il y a une tripoté de jeunes acteurs qui arrivent avec beaucoup de talent.


Vous êtes le parrain de l'association « Tête à clap ». Quels sont vos objectifs ?

L'idée est venue quand je suis parti de Beaucaire. Il a fallu que je rêve très fort pour pouvoir partir à Paris. Je me suis dit qu'il était dommage d'aller chercher si loin. Avec Ludovic Duplissy, on s'est rencontrés et il m'a proposé de l'aider dans ce projet. C'est dans mon objectif de transmettre mon savoir-faire et de permettre aux jeunes d'accéder au métier du cinéma.

© Julian Torres

Avez-vous suivi les cérémonies des Césars et des Oscars ? Quel est votre avis de comédien sur les récompenser ?

Je suis très fier que Léa Drucker ait été récompensée, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup. J'ai trouvé ça très juste qu'elle est reçue ce prix vu sa prestation dans « Jusqu'à la garde ». Concernant les Oscars, j'ai adoré la nomination de Mahershala Ali dans « Green Book ».


Avez-vous d'autres projets pour 2019 ?

Il y a « Divorce Club » de Michaël Youn avec Arnaud Ducret et François-Xavier Demaison. Ensuite, il y a « Le Daim » avec au casting Jean Dujardin, « C'est la vie » au côté de Josiane Balasko dans lequel je joue le mari de Léa Drucker. J'ai également fait trois séries qui s'appellent « Pitch » de Baptiste Lecaplain, « Un entretien » de Benjamin Laverhne et « Mouche » réalisée par Jeanne Herry avec Camille Cottin. Enfin, je suis actuellement dans le film « Bêtes Blondes » de Maxime Matray et Alexia Walter. Et normalement, je devrais tourner dans la saison 3 de « Platanes ».


Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Avoir une bonne santé pour pouvoir continuer de jouer (rire) et des beaux projets ainsi que des belles rencontres.

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